Femme non-rééducable, mémorandum théâtral sur Anna Politkovskaïa

Mise en scène de théâtre • Dominique de Rivaz
Texte • Stefano Massini (L’Arche Ed.)
Jeu • Dominique Bourquin
Prod. Association Mise en Scène & Le théâtre pour le moment
Coproduction Théâtre populaire romand TPR | 2016

A nna Politkovskaïa. Un jour ce nom a claqué dans nos vies. Le 7 octobre 2006, nous avons découvert sa silhouette frêle, ses cheveux gris et appris que ce petit bout de femme, journaliste russe et militante des droits de l’homme, venait d’être assassinée dans son immeuble à Moscou. Parce qu’elle avait, sans relâche, observé et raconté ce qu’elle voyait et savait du conflit tchétchène.

Comme la plupart d’entre nous, Stefano Massini, écrivain italien, entend parler pour la première fois d’Anna Politkovskaïa le jour de sa disparition. Et l’histoire de cette femme ‘non rééducable’ – terme utilisé par un membre du bureau de la Présidence russe pour désigner les ennemis de l’État impossibles à ramener à la raison, ne l’a plus lâché. Dominique de Rivaz, cinéaste, écrivaine, journaliste, passionnée de la Russie qu’elle connaît intimement, a croisé le texte de Stefano Massini et décidé d’ajouter une corde à son arc: elle deviendra aussi metteure en scène, pour faire entendre ce texte kaléidoscopique dans lequel le parcours d’une femme exceptionnelle se découvre dans un bruit de verre brisé, celui des blessures du peuple tchétchène.

La comédienne Dominique Bourquin porte le texte de Stefano Massini dont la juste ambition est de redonner voix à Anna Politkovskaïa tout en permettant au spectateur, invité à suivre la journaliste sur le terrain, de mesurer le courage et le sacrifice d’une authentique résistante.

T  rop lointaines ou trop longues, il est des guerres qui n’intéressent personne. À Grozny, la guerre est finie, officiellement, mais derrière les mitraillettes et les chars, la Russie est toujours là. Unique journaliste russe à avoir couvert la guerre en Tchétchénie, Anna Politkovskaïa, non-rééducable, du titre que lui donne l’état major russe, n’est plus là pour juger. Régulièrement menacée, elle revient sans cesse sur le terrain, rapportant les propos de ceux qui témoignent – au péril de leur vie. En octobre 2006, la journaliste est retrouvée assassinée dans la cage d’escalier de son immeuble à Moscou.

© Dominique de Rivaz | © Catherine Meyer | © Vanessa Cardoso pour 24heures |

https://www.youtube.com/watch?v=f3vRtxkwOMg